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Histoire et naissance du concept de Ma Télé Interactive®.
L'ambition est de produire des films réellement interactifs pour augmenter l'implication du spectateur
1997 est une année très particulière dans l'histoire de l'audiovisuel, car deux changements majeurs sont en train de se mettre en place.
Le premier est l'arrivée des modes de diffusion numérique de la télévision. Après “l'ère de pénurie” de la télévision analogique (choix très restreint de chaines de télévision), va suivre “l'ère de l'abondance” permise par les nouvelles technologies de diffusion numérique, par câble dans les grandes villes, et surtout par satellite dans le reste du pays.
La seconde révolution en marche est la finalisation du cahier des charges par les constructeurs de ce qui s'appellera le DVD, destiné à remplacer la cassette VHS qui a presque 20 ans à l'époque (et à faire oublier les premières expériences médiocres du CD Vidéo). Sur le papier, les atouts de ce nouveau support de diffusion sont particulièrement séduisants, avec un bond qualitatif spectaculaire et la promesse d'une absence d'usure (qui est la talon d'achille de la bande magnétique).
Face à ce bouleversement annoncé, deux auteurs imaginent en 1997 le concept Ma Télé Interactive, qui a pour ambition d'utiliser de façon innovante les nouveaux modes de diffusion numérique (télé par satellite et DVD) en créant de la véritable télévision interactive.
Il faut bien comprendre le sens qu'ils donnent à l'expression “télévision interactive”, Ce sont des auteurs, et pour eux, l'interactivité se joue au niveau du récit; Ma Télé Interactive, c'est de la FICTION INTERACTIVE, où le spectateur est face à un scénario à choix multiple, et où il a la possibilité d'intervenir sur le cours du récit.
Une brochure explicative, c'est bien...
Un vrai film, c'est beaucoup mieux !
Avec un concept si novateur, il n'y avait qu'un seul moyen de vérifier si l'intuition était bonne: réaliser un premier film!
Tout d'abord, parmi les différentes possibilités d'interactions possibles, il fallait s'assurer que la structure que nous avions retenue, dite “en tresse”, était gérable du point de vue de l'écriture. En effet, dès le départ, nous étions persuadés qu'il était inutile d'explorer la voie d'un scénario dont l'arborescence se développerait à chaque question (pour des causes de complexité et de coûts enflant de manière explonentielle). Cependant, notre parti-pris de créer une forme de convergence du récit à la fin de chaque scène s'annonçait comme un défi particulièrement difficile à remplir sur le plan scénaristique.
Au moment d'offrir au spectateur le choix de la suite du film, combien d'options lui présenter? Nous nous sommes arrêtés sur “3”options présentées à chaque question. Le raisonnement était qu'avec seulement deux options, le choix était trop restreint, basique, et pour tout dire probablement frustrant dansla plupart des situations. Quatre options, et là, le problème aurait pu être pour les scénaristes à venir de “sécher” sur cette quatrième voie. À la réflexion, peu de situations dans la vie courante nous offrent la possibilité de choisir entre 4 choix possibles.
Est-ce seulement sur la fin du film que le spectateur peut intervenir (comme dans la plupart des expériences précédentes de film interactif), ou au contraire, à plusieurs reprises au sein d'un même épisode? Au final, c'est le rythme d'une question toutes les 3 minutes qui a été retenu (moyennement respecté dans “Hypnose”). En effet, se contenter de solliciter le spectateur une seule fois par épisode nous aurait semblé usurper la marque Ma Télé Interactive... En revanche, multiplier les sollicitations, tout en laissant au scénariste suffisamment de temps pour développer une scène qui fasse avancer l'intrigue, constituait ce qui paraissait être le meilleur compromis entre les deux composantes du concept: “fiction” et “interactivité”.
Une fois que notre structure d'écriture était parfaitement définie, il était temps de se confronter à cette terrible question: “est-ce tout simplement possible d'écrire un scénario qui tienne la route en s'infligeant toutes ces contraintes?”. Après quelques semaines d'un travail acharné, la réponse sera définitivement “oui”, mais au prix de quelques sérieux maux de tête! Quelques mois plus tard, ce fut au tour de la monteuse de se poser le même genre de question. Là encore, le film est la preuve que la tâche peut être menée à bien, pour peu que les participants acceptent le côté “masochiste” du concept. Du plaisir pour le spectateur, oui, mais c'est une autre affaire en coulisses!
Bouquets de télévision numérique, co-producteurs et... public.
Pour concrétiser notre projet, et faire du concept une série de fictions interactives de prestige, nous avons cherché le soutien de producteurs aguerris. Nous avons donc rencontré quelques-uns des producteurs les plus influents de la production télévisée, du multimédia et du jeu vidéo (Flach Films, Pierre Grimblat chez Hamster, Marc du Pontavice chez Gaumont multimédia et Ubisoft notamment), chez qui l'accueil a été très chaleureux dans l'ensemble, malgré le fait que nous étions novices, et totalement inconnus dans le métier. Or dès que nous leur présentions le projet, ceux que nous avons rencontrés imaginaient le potentiel du concept, et plusieurs se voyaient y participer. Parmi eux, Gérard Guillemot a été le plus enthousiaste, allant jusqu'à promettre une généreuse part du financement nécessaire des premiers épisodes destinés à être diffusés, pour peu que les diffuseurs acceptent de jouer le jeu...
Il y avait bouillonnement d'idées à ce moment, et les producteurs étaient à la recherche de nouvelles opportunités. Nous sentions que notre quête de coproducteurs était sur la bonne voie.
Fin décembre 1997, nous réussissons à décrocher un rendez-vous avec les directeurs des programmes des deux bouquets de télévision par satellite qui vont s'établir en France: TPS (filiale de TF1 et M6) et CanalSat (filiale de Canal+). Les rendez-vous sont plutôt pittoresques, car faute de lecteur de DVD (non disponibles encore à l'époque), nous devons nous déplacer avec 3 magnétoscopes qu'il nous faudra synchroniser pour pouvoir présenter le film dans sa version interactive... C'était une arrivée qui se remarque! La démonstration de la fiction interactive a donc été faite à l'aide du film Hypnose. Cependant, ceux qui vivent en France depuis cette date ont remarqué qu'il n'y a pas eu de suite donnée à ces rendez-vous. Pour vous donner un aperçu des discussions qui ont suivi la présentation du film, voici une des réflexions que nous avons pu entendre (nous ne dirons pas qui l'a exprimée): “De toutes façons, le DVD, ça va faire un flop, ça ne marchera jamais!”. Avec près de 20 ans de recul, et un marché qui a oscillé entre 500 millions et 1 milliard de DVD vendus dans le monde*, chaque année!, ça permet de mesurer la pertinence de la remarque...
(* source: Digital Entertainment Group).
Au cours de l'année 1998, nous devenons conscients qu'en l'absence du soutien des chaines de télévision, le grand public ne verrait donc pas le projet “Ma Télé Interactive”se concrétiser dans un futur proche. Nous nous disons alors qu'il faudrait au moins lui faire profiter de notre premier bout d'essai autofinancé, et nous l'avons mis en ligne sur Internet le 28 décembre 1998. La révolution du Web venait de débuter, et il n'y avait personne à convaincre pour accepter de diffuser notre film. Nous avions entre-temps acquis ce “pouvoir” de pouvoir le mettre à disposition du public, sans comité de sélection.
Depuis cette date, le film a plusieurs dizaines de milliers de spectateurs chaque année, et se dirige tout doucement vers son millionième spectateur... “Hypnose” a même connu quelques projections exceptionnelles sur grand écran, à l'occasion de plusieurs festivals (Centre Georges Pompidou, FIFI 99, Narrowcast Content Awards, Streaming Cinema 2.0, International D-Cinema Festival 2001, Festival de Vierzon). Ça a été à chaque fois un grand moment de réjouissance pour nous de voir les réactions du public “en vrai” dans ces grandes salles où l'ambiance était particulièrement ludique, et les spectateurs visiblement enchantés par cette expérience hors du commun!
À l'occasion du 10e anniversaire du concept, deux chaines de télévision locale (7 à Limoges et Télé Nantes) nous ont même demandé l'autorisation de diffuser le film en version linéaire, avec un lien vers la version interactive en ligne, élargissant encore un peu plus son audience.
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Il a fallu de nombreuses bonnes volontés pour que l'expérience Ma Télé Interactive® se concrétise!
Impossible de citer tout le monde, mais voici ceux qui se sont le plus impliqués.
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